[PS3, 360] NieR
Jeudi 16 Août 2012 à 02:21
NieR c'est quoi ? Un Action RPG de cette génération, tout simplement ?
C'est simplement l'aboutissement de la bataille ultime de la forme contre la fond, le jeu où le sens l'a emporté sur l'emballage.
Préparez-vous à voir pourquoi NieR est selon moi le meilleur jeu de cette génération de console, allez go.
I. Scénario
a) Il faut sauver Yonah
Tout commence avec une intro un peu bizarre. On voit un personnage, on dirait le héros, en train de défendre sa fille de monstres à l'allure bizarre, des ombres. Notre héros est près d'un grimoire, qu'il semble fuir. Celui-ci lui propose un pacte Le grimoire est donc maléfique ? Mais il lutte, il lutte, les deux vont très bientôt mourir : la fille est malade, et il y a trop d'ombres.
La fille craque, elle touche au grimoire interdit. Le héros est désemparé. Il semble céder au grimoire.
Et c'est ainsi qu'une ellipse nous amène plusieurs décennies plus tard. Enfin, nous jouons vraiment avec notre héros. Celui-ci vit dans un village paisible avec sa fille Yonah.
On apprend que nous sommes dans un univers post apocalyptique et que nous sommes dans l'un des villages de survivants.
Notre mission depuis quelques années est de protéger, nourrir et soigner notre fille qui est malade, et aussi de défendre le village contre l'attaque d'ombres qui envahissent les plaines extérieures.
L'intro va consister à ramener des herbes, a essayer diverses choses pour sauver notre fille. Sauf qu'au bout d'un moment, après avoir entendu une légende sur une fleur qui pourrait la guérir, celle-ci fuit vers un temple où se trouverait cette fleur.
Vous vous inquiétez pour elle, et vous allez donc vers ce temple. Sauf qu'au bout de celui-ci, vous faites une découverte intéressante. Vous rencontrez le grimoire Weiss, un bouquin qui vous accorderait la surpuissance, et prétend pouvoir sauver votre fille. Pour cela, il faut récupérer ses vers scellés dispersés à divers endroits, et lui ramener son ennemi, le grimoire Noir. Ainsi, Yonah sera sauvée de la maladie qui tue les survivants depuis des années, la nécrose runique.
b) De l'émotion
Il faut savoir que le jeu se divise en deux parties : un évènement important (et épique au passage) survient vers le milieu du jeu pour annoncer très clairement où commence la seconde.
Après avoir fini le jeu une première fois, vous aurez le choix de recommencer le jeu en new game + (en conservant toutes vos armes, objets, et votre niveau).
Et c'est là que le jeu devient intéressant. En effet, lorsque vous referez cette seconde partie, vous aurez droit à des scènes inédites, et c'est lorsqu'on les voit que le jeu prend tout son sens.
Finir le jeu bêtement une fois, ça lui fait perdre son intérêt. Non, il faut voir les scènes inédites, c'est une nécessité, il faut comprendre le jeu.
Ces scènes sont souvent assez convenues, il faut l'admettre, elles n'ont pas la prétention de faire passer les personnages pour les plus travaillés du jeu vidéo. Mais elles sont tellement émouvantes. Voilà comment résumer l'intérêt scénaristique de NieR : c'est simple mais triste.
Mais le coup de grâce, on vous le donnera avec les fins. Si les deux premières sont un peu les happy end plutôt prévisibles, les deux dernières sont tout simplement énormes, et à vivre. Pas à voir, à vivre. Surtout la dernière qui amène le joueur à être directement concerné, mais je n'en dis pas plus.
Le gros défaut de NieR, c'est que pour voir les fins, il faut faire la seconde partie du jeu à chaque fois, pas seulement la première. La seconde fois est vraiment la plus intéressante grâce aux scènes ajoutées, mais après ça en devient légèrement redondant. Car oui, finir le jeu 1 fois + 3/2 fois pour en voir la fin, c'est plutôt lourd.
Enfin, parlons tout de même du scénario du jeu sans les fins et scènes ajoutées.
c) Rangez vos mouchoirs, on rigole quand même
Le jeu est vraiment drôle. Quand même pas du niveau d'un Monkey island, mais quand même bon.
Le jeu hésite pas à quitter le langage soutenu et on va souvent dans le vulgaire. Mais c'est bien fait, ça a un sens.
Ça commence assez tôt lors des dialogues entre le grimoire Weiss et le héros. Puis ça se poursuit lorsque l'on obtient un nouveau compagnon, la belle Kainé.
En effet, Weiss est d'un tempérament clasheur, et Kainé aussi. Ainsi, des conversations vraiment sympathiques naîtront entre les deux protagonistes. Sincèrement c'est rare que l'humour dans les J-RPG passe, mais là c'est très très bien, on souffle souvent du nez.
Enfin, la fin n'est hélas pas assez développée. En effet, on a droit à des révélations choc d'un coup à la fin, mais on a pas beaucoup d'éléments et on y comprend pas grand chose.
Donc, sachez-le, NieR c'est scénaristiquement pas très explicite et surtout très ouvert. Chose que certains apprécieront tout de même je pense, car c'est plutôt original.
II. Musique
Si on a beaucoup entendu parler de NieR, c'était en tant que "jeu qui possédait l'OST du siècle". Celle-ci est quand même vraiment réputée, il ne faut pas le nier (jeu de mots, qu'est-ce qu'on se marre).
On peut dire qu'on a trois types d'OST : les instrumentales toutes bêtes plutôt minoritaires, celles avec un choeur et celles chantées par une femme.
Tout dans l'OST est magnifique. Sincèrement. Que ce soit en ambiance ou en écoute, ça déchire.
Pour ceux qui seraient septiques, sachez que les chants sont écrits dans une langue inventée, et que la voix est plutôt utilisée comme un instrument que comme un moyen d'expression, la langue jouant beaucoup sur les sonorités. Les chansons interprétées par une femme sont vraiment très belles.
Pour les choeurs, c'est pareil. C'est toujours bien choisi et de bon goût, on tombe pas dans du "kikoo-RPG moine". Et encore une fois, même à écouter c'est très bon. On pourrait se dire qu'il est facile de foutre une grosse instrumentation, un gros effectif et un gros choeur derrière, mais non. Les musiques ne font pas passer que des idées de grandeur. Elles font passer, même avec un choeur imposant derrière, la mélancolie, la nostalgie, et c'est plutôt bizarre. On a pas l'impression d'avoir affaire a des musiques de boss de fin continuellement comme on pourrait le penser.
Mais les jeux sur l'OST sont vraiment très nombreux dans NieR.
Tout d'abord, l'OST casse des codes. C'est vraiment là qu'on l'identifie. Une ville marchande située sur un littoral, aura-t-on une ambiance joyeuse, quelque chose qui nous évoque la foule ou la mer ? Il n'en est rien. On a une musique qui nous évoque...je sais pas, un conte.
Un autre exemple avec le manoir hanté du jeu, chanté par une femme en voix principale et une (ou plusieurs je sais plus) femme qui accompagne. Tout ça soutenu par un piano. Rien que là, l'ambiance effrayante on y croit plus. Mais la compo est faite pour casser un code. Et ça passe remarquablement bien.
Enfin, les effets d'OST sont vraiment travaillés. Prenons deux exemples :
-Les correspondances d'OST. "L'OST que j'ai entendue à ce moment là est celle que j'entends à ce moment là aussi". On dirait pas, mais ça joue pas mal. Par exemple, le fait que la musique du boss de fin soit la musique d'intro, ça ajoute un charme, une identité à cette scène de combat final. Et la musique sert à la fois de commencement et de fin au jeu. D'autres exemples sont valables.
-Les jeux sur le caractère. Reprenons l'exemple de mon boss final. La musique de celui-ci se divise en deux grandes parties : une première où le choeur fait une sorte de grande introduction imposante, qui sert vraiment bien à faire monter la tension, et enfin la seconde bien énervée et dynamique, où tout s'énerve, où rentrent des percus, qui sert bien le combat.
Et bien, pourquoi se contenter de passer la bande bêtement ? Non, lors du combat final, c'est la première partie qui passe lors du dialogue avant le combat final, et la seconde qui passe dès le moment où le combat commence. C'est tout bête, mais l'effet cinématographique suprême que ça engendre est magistral.
Enfin, ça semble évident mais je le dis quand même : y a pas que le scénario qui fournit de l'émotion par paquet de douze, mais l'OST également. Et je prends l'exemple du générique de fin, qui existe en quatre versions (Anglaise, Française, Allemande et Japonaise) qui correspondent chacune à l'une des fins qui nous achève vraiment après chaque fin.
Pour finir, micro anecdote sur l'importance de l'OST dans ce jeu : la récompense de trois des quêtes annexes est...une chanson, tout simplement.
III. Graphismes
Si le jeu est pas aimé, s'il y a un défaut qu'on relève, c'est qu'il est moche. Techniquement à la ramasse, "à la limite de certains jeux PS2" comme on lit dans certains tests, il paraît que ça peut rebuter certaines personnes.
Personnellement je trouve pas le jeu vraiment moche. Niveau technique ok ça craint un peu, on le voit bien dès le début, mais niveau artistique, c'est pas mal. Que ce soient les ombres, petits montres immatériels plutôt étranges, ou de certains décors comme le village de l'Aire. J'irai pas jusqu'à parler de beauté, mais c'est largement convenable.
Voilà, je choisis une image particulièrement moche volontairement :
On le voit, l'eau est mal faite, le personnage fait un peu peur, même dans le fond c'est pas super détaillé, mais...sincèrement, ça vous dérange ?
Je dirais même que le manque de moyens techniques sert le jeu. Effectivement, le jeu est petit, très petit. Les univers sont pas des terrains ouverts à la Skyrim, loin de là.
Mais...le contraire aurait été chiant pour le jeu. Crapahuter trois heures en cherchant son chemin, ça aurait pas été au jeu. Et j'ai envie de dire que ce petit monde, on y est bien, on s'y sent chez soi, il aurait mieux valu qu'il soit pas plus grand.
IV. Gameplay
Donc, NieR est un action RPG comme dit au début. La grande qualité du gameplay, c'est surtout de mélanger les genres.
En effet, NieR est parsemé de petits moments où le gameplay change. Que ce soit une chose qui s'apparente à du shoots'em up lors d'un voyage sur un wagon vu du dessus, un côté Beat them all lorsqu'on détruit ses ennemis à la bourrin alors qu'ils sont 30 sur l'écran, et même quelques phases type roman sur fond noir.
Néanmoins, le gros défaut du jeu, c'est que le gameplay action/RPG, majoritaire, craint un peu.
On a tout d'abord aucun combo : attaque normale, une sorte d'attaque "spéciale" suivant le type d'arme, et c'est tout. Même si on a le choix entre trois types d'armes dès la seconde partie du jeu, pas grand chose.
On a quelques magies, mais à part les deux premières toutes sont useless, dommage.
On a des techniques (saut, roulade, parade) tout de même.
Enfin, on a possibilité d'équiper des sortes d'objets qu'on récupère sur les ennemis, les "qualificatifs", pour équiper des bonus sur nos armes, techniques et magies, afin d'avoir des bonus type "Attaque + XX%". Mais est-ce utile ? Est-ce un choix stratégique ? Clairement non.
V. Durée de vie
Le jeu dure à peu près une trentaine d'heure pour voir la quatrième fin et avoir vraiment "fini" le jeu.
On a des quêtes annexes. Néanmoins, si celles-ci sont intéressantes sur le fond (car elles sont plutôt scénarisées, certaines sont vraiment sympas à ce niveau), sur la forme, ce sont des quêtes de MMO, hélas, consistant à rapporter tel objet.
Quelques unes sont vraiment intéressantes tout de même, mais dans l'ensemble, c'est pas captivant.
Un système d'amélioration d'armes est également disponible, et il est obligatoire de le faire pour les 1000G/Le platine...mais non. C'est clairement trop chiant. Cela consiste à trouver des objets qui tombe dans des proportions improbables 4 fois par arme, et à reproduire ça 30 fois. Clairement vous le ferez pas, c'est pas intéressant.
Enfin, on a un système de jardinage et de pêche. Le jardinage est plutôt chiant vu qu'il joue sur les dates IRL, mais la pêche est plutôt pas mal à faire, et on s'amusera à faire toutes les quêtes de pêche pour avoir le poisson ultime.
Enfin, le gros défaut du jeu, c'est qu'à partir de la seconde partie, on est cheaté. Il suffit d'acheter une arme dans le désert disponible dès ce moment surpuissante, de l'améliorer au niveau max, et ça y est.
A partir de ce moment on peut quasiment one shooter certains boss.
Ayant amélioré cette arme dès la seconde fois qu'on fait la seconde partie, en fait je faisais les fois où on devait refaire cette moitié de jeu en une bonne aprem, voire une bonne heure la dernière fois.
En définitive, j'y ai passé 50 heures en ayant fait pas mal de quêtes et en ayant amélioré pas mal mes armes.
Pour conclure, NieR c'est tout simplement un beau fond, une forme qui pêche. Un scénario plutôt simple mais gros fournisseur d'émotions, et une OST qui possède les mêmes qualités.
Il possède un gameplay pas très travaillé et des graphismes un peu à la ramasse techniquement, mais au fond, est-ce réellement important ?
Jeudi 16 Août 2012 à 10:18
http://youtu.be/2K0lpLN-h24
savoir n'est pas suffisant il faut appliquer.
vouloir n'est pas suffisant il faut exercer.
-- Bruce lee
savoir n'est pas suffisant il faut appliquer.
vouloir n'est pas suffisant il faut exercer.
-- Bruce lee
