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Chapitre 4: Welcome to Avalon. Hope you survive the experience

 

Un mince filet de lumière passait au travers des murs en bois de ce qui devait être une hutte. Jeanne ouvrit difficilement les yeux. L’habitation, quoique ne payant pas de mine de prime abord, était confortable. La paillasse sur laquelle elle était allongée était même plus agréable que les lits dans lesquels elle avait dormi ces derniers temps. La taille de la hutte, cependant, laissait deviner que son propriétaire était vraiment haut de taille. Ses forces lui revenant, Jeanne arriva à se dresser. Assise sur le bord de son lit, ses pieds ne touchaient même pas le sol. Du regard elle chercha son armure et son épée, mais ne vit rien. Ses affaires devaient être rangées ailleurs.

Un grand bruit sourd à l’extérieur fit sursauter la guerrière. Le bruit, semblable à des pas, se faisait de plus en plus proche. Jeanne voulut sauter au sol, mais avant d’avoir pu trouver la force pour le faire, la porte s’ouvrit avec, étonnamment, beaucoup de douceur.

« Ah, vous voilà réveillée jeune femme. Ne soyez pas effrayée par ma taille ou mon apparence. Je me nomme Dagda, dieu-druide et conseiller de Nuada. »

Jeanne essaya de faire fonctionner son cerveau, qui semblait marcher au ralentit. Le Bifröst n’était pas fait pour être utilisé par des mortels, et deux utilisations aussi rapprochées avaient affaiblis la Pucelle d’Orléans bien plus qu’elle ne l’avait soupçonnée. Sa bouche s’ouvrit, et comme en décalé, sa voix suivit quelques seconde plus tard :

« Je m’appelle Jeanne, » dit-elle péniblement. « Je suis venu vous voir, pour qu’on m’enlève une malé-»

« Une malédiction oui, je sais. » finit Dagda. « Hadès m’a tout expliqué, inutile de m’en dire plus. Nous avons déjà votés pour que les Tuatha Dé Danann vous aident, jeune femme. »

Jeanne laissa s’échapper un profond soupir de soulagement. Elle était bel et bien chez les dieux Celtes, en Avalon, et elle allait enfin pouvoir reprendre ses forces de sainte Chrétienne. Elle serait alors en mesure d’aller parler d’égal à égal à Zeus ou n’importe quel autre dieu. Dagda tira une grande chaise et s’assit face à la guerrière blonde.

« J’ai concocté une première potion, pour vous redonner des forces. » lui dit Dagda en lui tendant un grand bol de terre cuite. « Une mortelle ne devrait pas, sous aucun prétexte, utiliser le pont arc-en-ciel et encore moins deux fois de suite. Que vous soyez encore en vie me surprend beaucoup pour être honnête. »

 Elle attrapa le bol et avala une grande gorgée du liquide bleuâtre fumant. Jeanne s’attendait à ce que le goût soit infect, mais le breuvage était tout à fait acceptable en termes de goût. Elle continua de prendre son médicament pendant que Dagda continuait de lui parler. Thor avait pu regagner Asgard sans peine, et avait renvoyé le casque à Hadès, faisant passer le rapt comme un acte de vandalisme de Loki.

Le breuvage terminé, Jeanne commençait déjà à se sentir mieux. Dagda lui proposa de se dégourdir les jambes : elle avait dormit pendant plusieurs jours et devait bouger pour que la potion face effet convenablement.

La demeure de Dagda était près de la forêt où Jeanne avait atterrie. Le dieu-druide aimait ses pairs, mais il préférait vivre seul, à l’écart du bruit. Il proposa toutefois à Jeanne de la mener au cœur du village où vivaient les siens, afin qu’elle puisse rencontrer ceux qui seraient à même de lui indiquer ce qu’elle aurait à faire, afin qu’il puisse terminer la potion qui l’a rendrait à nouveau immortelle.

Jeanne eu un moment de doute, et demanda à Dagda s’il y aurait des complications. Le dieu Celte paru gêné pendant quelques secondes, puis lui répondit en marchant:

« En tout honnêteté Jeanne, je n’avais jamais entendu parler de ce genre d’enchantement. Baba-Yaga est une déesse à la magie bien plus efficace que ce à quoi je m’attendais. Je serai en mesure de contrer son sort bien sûr, mais rendre son immortalité à quelqu’un et bien… cela va demander des efforts de ta part, j’en ai peur. »

« Quel genre d’efforts » demanda Jeanne, légèrement inquiète. « Je veux bien contribuer évidemment, mais… Qu’est-ce que je serai bien en mesure de faire dans mon état actuel ? Je n’ai pas seulement perdu mon immortalité, mais également la force divine qui allait avec ! »

« Et c’est pour ça que tu ne seras pas seule dans cette quête, » lui répondit le dieu Celte. « Pour faire cette potion, il va me falloir quelques ingrédients bien particuliers. »

Dagda énuméra alors certains d’entre eux : une pomme d’or du jardin des Hespérides, une autre du jardin d’Idunn, une pèche du jardin sacré de l’Empereur de Jade, des plumes de Kukulkan, Quetzalcóatl et bon nombres d’autres ingrédients, tous plus difficile à obtenir les uns que les autres. La liste continua jusqu’à ce qu’ils arrivent à l’entrée du village. De la main, le dieu montra à Jeanne l’endroit où se réunissaient les autres membres de ce panthéon. Le village était fait des mêmes chaumières que celle dans laquelle vivait Dagda, mais la plupart prenait une place bien plus importante. Jeanne distinguait facilement des étages et même différentes pièces mais avait du mal à imaginer les dieux bâtir eux-mêmes ces huttes. Dagda sentit l’interrogation de la Pucelle et lui répondit sans qu’elle ait eu besoin de poser la moindre question.

« Lors de notre arrivée ici, jeune femme, cette île même n’existait pas. Tout ce que tu vois alentours a été créé quand nous sommes entrés dans ce monde. Nos habitations se sont construites d’elles-mêmes également, de sorte à répondre à nos besoins. Il en a été de même pour tous les autres panthéons. »

Jeanne continua de suivre Dagda jusqu’au bâtiment qui servait de salle de réunion. Passant en première dans l’édifice, après que le dieu-druide lui ait cédé la place, Jeanne se trouva devant ce qui devait être tous le panthéon Celte. Un âtre de cheminée à sa droite, et une immense table ronde au centre de la pièce l’attendaient. Elle distingua très rapidement deux chaises bien différentes des autres. L’une était vide, et Dagda s’y assit, l’autre était occupé par un homme au bras d’argent, Nuada, le roi des Tuatha dé Danann. Une place attendait Jeanne, qui s’y installa.

Tandis que les dieux discutaient à voix basse entre eux, provoquant un bourdonnement désagréable, Jeanne essaya de percevoir quelques bribes de conversations.

Elle entendit tour à tour parler vaguement de l’attaque en Olympie, bien que les détails en étaient grandement exagérés sinon inventés, et de la traque, toujours sans succès, de Loki qui en découla. Vinrent ensuite des discussions sur la possible fusion entre Ra et Amon, le premier souhaitant punir le second pour un crime, et en profiter pour accroître sa puissance écrasante. Une déesse s’amusa des facéties que Sun Wukong continuait de faire au détriment des autres panthéons. Jeanne entendit alors parler du jugement prochain de Bellona.

Nuada perçu la peur sur le visage de Jeanne, et leva sa main d’argent, intimant un silence qui se fit en un rien de temps. Il demanda à la demoiselle d’exprimer ses inquiétudes. Jeanne raconta alors son aventure en Olympie, prodiguant de nombreux détails inconnus des dieux présents, et Nuada lui répondit que si Thor n’avait eu aucun ennui car personne n’avait eu de preuve concrète de sa présence, Bellona ne s’en était pas aussi bien tirée. Zeus devait la juger pour insubordination en temps de guerre. Jeanne s’inquiéta d’autant plus pour son amie, mais Nuada se voulu rassurant.

« Zeus n’a jamais condamné un seul Olympien à mort. Bellona ne risque rien, sinon de se voir envoyer en prison pour un certain laps de temps. De plus, Arès étant son fils héritier le plus probable, il n’osera jamais envoyer à la potence sa belle-fille. »

« Quand même, votre altesse, je souhaiterais pouvoir aller lui porter- », commença Jeanne, avant de se faire couper.

« Suffit, »  lui répondit Nuada d’une voix froide. « Nous t’aiderons à regagner ton immortalité, après quoi tu seras libre d’agir comme bon te semble. Dagda semble penser que c’est la chose à faire, et un roi avisé se doit d’écouter son conseillé. Le sort de Bellona ne nous concerne pas. Libre à Zeus d’infliger les punitions comme bon lui semble. »

Il apparût alors clairement à Jeanne que tous les dieux Celtes n’étaient pas forcément tous de plaisante compagnie. Nuada devait avoir ses raisons d’écouter Dagda, et pour l’heure, c’est tout ce qui importait à Jeanne.

« La récolte des ingrédients commencera demain à l’aube », dit alors Dagda de sa voix grave et douce. « Nous partirons pour les continents au Nord, et rendront visite aux T?teoh, Ahau et Apu. Après quoi nous irons sur les îles des Kamis et des Xians. »

Jeanne haussa un sourcil devant ces mots qu’elle ne comprenait pas le moins du monde. Un dieu assit près d’elle lui chuchota qu’il s’agissait de l’appellation respectives des dieux Aztèques, Mayas, Incas, Japonais et Chinois. Jeanne le remercia puis acquiesça en direction de Dagda, sans avoir la moindre idée de ce cela voulait dire. Elle avait déjà entendu parler de ces hommes à l’Est du monde, quand elle était encore une simple mortelle, mais les autres lui étaient parfaitement inconnus. Le roi des dieux Celtes finit par lever sa main, et mit fin à cette réunion. Les dieux se levèrent et se dirigèrent doucement vers la sortie, chacun reprenant l’activité qu’il avait quittée pour rejoindre leur roi.

Dagda, encore à l’intérieur, fit un signe de la main à Jeanne, l’invitant à le rejoindre. Il souhaitait se mettre en route sans plus tarder. Sa mémoire lui jouant des tours suite aux deux passages par le pont arc-en-ciel, Jeanne demanda à Dagda si elle lui avait demandé comment ils se déplaceraient.

« Odin m’avait donné une accréditation à vie pour me déplacer par le bifröst, mais j’imagine qu’il a dû la révoquer très vite. », lui dit-elle.

Pour toute réponse, Jeanne obtint un clin d’œil de la part du dieu-druide, qui lui dit également que la magie permettait bien des choses. Devant l’expression de la jeune femme cependant, Dagda consentit à lui donner une réponse moins cryptique. L’un de ses attributs était la roue. Ils se serviraient de la roue cosmique pour se déplacer en même temps que le soleil. Plutôt satisfait de sa réponse, Dagda sourit à Jeanne, qui était plus perdue qu’avant. Après une brève réflexion intérieure, elle décida qu’après tout, le moyen n’était pas plus important que le résultat.

Les deux compagnons avancèrent dans le village, et saluèrent les différents dieux et déesses qu’ils croisèrent. Tous leur souhaitaient bonne chance et un bon voyage. La jeune femme ne cessait de s’émerveiller sur ce monde, et prenait enfin conscience de la chance qu’elle avait de vivre cette aventure aussi dangereuse et terrible fut-elle. Sa vision du monde des mortels avait changé depuis son arrivée ici-bas : les barbares que les siens avaient persécutés pendant des siècles n’étaient pas plus barbares que les Francs, et même si elle comprenait les mensonges qu’on avait pu lui dire, elle ne pouvait pas les pardonner. Les peuples polythéistes n’avait jamais été en guerre avec eux, c’était eux qui été en guerre avec le reste du monde. Secrètement, Jeanne fit le serment de trouver un moyen pacifiste pour résoudre ce conflit, dans la mesure de ses possibilités.

Après avoir traversé le village et l’épaisse forêt qui l’entourait, les deux voyageurs se trouvèrent près d’un pic rocheux, surplombant une mer déchaînée. Un vent violent soufflait, et Jeanne du garder une main dans ses cheveux pour ne pas qu’ils lui viennent dans les yeux. Dagda, les yeux fermés, n’éprouvait aucune contrariété capillaire. Ses cheveux, épais et frisés, n’étaient pas balayés par le vent aussi facilement que ceux de la jeune femme. Jeanne le regardait fixement, tandis que les bras tendus vers l’horizon nuageux, d’où perçait la faible lueur du soleil, Dagda se concentrait pour déplacer leur corps sur l’astre terrestre. Jeanne, après de longues secondes à le regarder, haussa un sourcil, perplexe. Mais au moment où elle allait demander au dieu Celte si tout allait bien, une secousse intérieure la fit tressaillir. L’horizon se mit à tournoyer, puis le sol à trembler, comme si une force étrange les projetait au loin sans que leurs pieds ne quittent la terre ferme.

Le pic rocheux s’éloigna tout à coup, la terre s’étirant à l’infinie jusqu’à ne devenir plus qu’une simple couleur. Jeanne observa l’environnement s’étendre ainsi, se tordre et se distordre, puis tout redevint calme. Les couleurs reprirent de la texture, puis des formes, et Jeanne pu distinguer une épaisse forêt luxuriante comme elle n’en avait jamais vu auparavant se former autour d’elle.

De larges lianes courraient d’arbre en arbre, tandis que des rochers gris et noirs, couverts d’une mousse verte sortaient parfois du sol. La chaleur était étouffante, la végétation couvrant les deux compères comme d’un dôme, et les cuisait à petit feu.

Dagda se tourna vers Jeanne :

« Bienvenue sur le territoire des Aztèques, jeune mortelle. »